Tanaria: Comment vont-ils réagir quand ils prendront conscience que toutes ces mesures qu’on leur impose aujourd’hui étaient inutiles?

Naoma: Je n’en sais rien. Je pense que ça ne bousculera pas trop les esprits. Nous sommes habitués à ce que le discours change, sans que cela ne nous perturbe outre-mesure. Les masques étaient dits inutiles en population générale; ils sont à présent obligatoires dans les lieux publics clos, et en pleine rue dans certains secteurs de certaines villes. Si on annonçait qu’il n’y a plus d’obligation de porter de masque, il suffit d’accompagner la mesure de l’explication que “l’épidémie est terminée”, et cela passera comme une lettre à la poste!

Marbab: Il faut comprendre que les humains n’ont pas été entraînés à penser par eux-mêmes. Ils ont été convaincus, par leur système éducatif, par la télévision, et plus généralement par leurs cultures, que la connaissance et la vérité étaient à l’extérieur d’eux-mêmes, et qu’ils pouvaient en récupérer une partie auprès de savants et d’experts, en ouvrant un livre, ou en écoutant une émission à la radio ou à la télévision. Analyser un discours, peser les arguments un à un, valider ou invalider la logique du raisonnement, voilà justement ce à quoi les humains d’aujourd’hui n’ont pas été entraînés, au mois en ce qui concerne les pays qui se prétendent civilisés et développés, pour utiliser leur propre terme.

Tanaria: Mais c’est invraisemblable! Comment peut-on faire à ce point confiance à l’autre et à son discours?

Naoma: Aucune compétence n’apparaît spontanément, sans que celle-ci ne soit entraînée. Certes, les opportunités d’entraîner des aptitudes à la pensée critique ne manquent pas sur Terre; mais celles-ci sont bloquées, entravées par un système de valeur qui indique justement que l’expert sait, et que le non-expert ne sait pas; que le journaliste peut se faire le reflet fidèle et fiable des experts et de l’expertise; et que par conséquent, tout un chacun peut se fier pleinement à ces derniers.

Tanaria: Mais c’est la porte ouverte à toutes les manipulations! Les humains ne s’en inquiètent-ils pas?

Noama: La plupart des humains nagent dans cette confiance excessive, qui les empêchent de douter de quoi que ce soit. Ceux qui émettent des doutes, et osent les formuler ouvertement, sont pointés du doigt comme des êtres a priori dangereux, ayant soit une pathologie psychique, soit une grande soif de pouvoir, soit peut-être les deux. Une fois ainsi étiquetés, le reste de la population ne prête plus attention à leurs discours, puisque l’étiquette a, une fois de plus, été apposée par des experts.

Tanaria: Mais c’est le serpent qui se mord la queue! Ils n’ont donc aucun espoir de sortir de cette situation?

Naoma: Ce n’est en effet pas à force d’arguments et de discours qu’ils pourront sortir de cette situation. Mais la Vie veille – ne doutons pas qu’elle saura prochainement leur offrir une grande opportunité de se tirer de ce mauvais rêve!



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